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Déclaration CFDT au comité technique du 14 février 2017

Dans le cadre du comité technique du 14 février 2017, la CFDT a fait la déclaration suivante concernant le GIT,   avant la présentation des dossiers par l’administration.

Le dossier présenté par l’administration sur la création du pôle appui ne comporte que quelques phrases évasives pour justifier le repositionnement des groupements GIT et GADS au sein de ce pôle. Rattachés au directeur, le GIT et le GADS deviendraient des satellites du pole Appui nouvellement créé. 

A l’occasion de ce CT du 14 février 2017, la CFDT livre son analyse de la situation du Groupement Informatique et Télécommunications, préparée à partir d’entrevues avec de nombreux agents du SDIS en relation avec le GIT, ainsi qu’avec des agents du GIT et des comptes rendus des entretiens professionnels que ces derniers ont accepté de nous communiquer.

Déclaration CFDT au CT du 14 février 2017 version pdf

Depuis sa constitution, le Groupement Informatique et Télécommunications est directement rattaché à la direction du SDIS 33. C’est un positionnement, fréquent pour une DSI car il permet une communication directe avec la direction, un positionnement hiérarchique pour être moteur sur les projets, de capitaliser sur son expérience de la conduite de projets et de concentrer la connaissance des métiers, les compétences méthodologiques et techniques et la connaissance des marchés publics nécessaires au projets concernant le SI.

Cependant la CFDT fait le constat que ce positionnement stratégique du GIT n’a jamais fonctionné correctement au SDIS 33.

Les responsables des projets logiciels structurants des dix dernières années ont tous été choisis en dehors du GIT, cantonnant ce dernier à un simple rôle d’assistant.

Pourtant, les projets de construction de nouvelles casernes sont bien gérés par le Groupement Patrimoine, les projets de conception et d’acquisition de nouveaux véhicules de commandement sont bien gérés par le Groupement Technique et Logistique… Ces projets ne sont pas menés par des agents des centres de secours au motif que ce sont eux qui seront affectés à ces casernes ou qui monteront dans ces véhicules !

Cette distance du GIT par rapport aux projets qui le concernent a été amplifiée depuis l’arrivée de son dernier chef de groupement. Depuis lors, la direction du GIT n’a eu de cesse d’éviter de s’impliquer et d’éconduire les agents ayant des besoins ou même la direction du SDIS par un discours en total décalage avec la perception des agents du SDIS :

  • en leur répondant de rédiger une « expression de leur besoins » ou un « cahier des charges », alors qu’il est évident, pour tout le monde que le GIT doit assister les demandeurs à formuler leurs besoins
  • en servant pléthore d’arguments pour signifier que « c’est compliqué », alors que les sujets ne sont pas compliqués mais que la direction du GIT ne s’appuie pas sur ses équipes avec lesquelles elle a coupé la communication – forcément, en ne sortant pas de son bureau, même pas pour dire bonjour à ses équipes, c’est compliqué de communiquer
  • ou en expliquant qu’avec tous les projets sur lesquels le GIT doit déjà travailler, il n’y a pas assez de ressources pour en traiter des supplémentaires alors les agents du GIT sont loin d’être débordés. Au contraire, les agents du GIT se plaignent que leur vision de leur activité à venir dépasse rarement les deux semaines, de ne pas avoir l’autorisation de la direction du GIT de travailler sur tel ou tel sujet ou de communiquer avec les autres groupements, d’attendre des réponses pendant des mois voire des années, d’une direction du GIT qui ne sait pas déléguer, qui ne consulte pas ses équipes, et est trop occupée à vouloir tout contrôler, tout vérifier, voire à faire le travail des agents à leur place.

Après des années de ce mode de fonctionnement il en résulte que :

  • les agents du GIT sont totalement démotivés, comme déjà pointé par le rapport EDEN qui citait spécifiquement le GIT
  • les relations avec les autres groupements, et probablement avec la direction du SDIS sont profondément dégradées

Cette attitude attentiste du GIT, qui n’est moteur sur rien et ne fait que ce qui lui est demandé dans un vrai cahier des charges, est typique des organisations qui ont tenté de considérer leur DSI comme un fournisseur de services informatique, mais interne. D’autres organisations ont tenté cette approche et ont connu les mêmes dysfonctionnements que ceux qu’on observe aujourd’hui, comme décrit par un consultant informatique dont les constatations sont frappantes de ressemblance avec ce qui est vécu au SDIS 33.

(https://fleid.net/2011/03/04/modele-dorganisation-de-la-dsi-ce-quil-ne-faut-pas-faire/)

Au moment de porter ce regard sur ces 5 dernières années, on peut aussi parler du peu de projets qui ont été menés par le GIT :

  • une initiative sur la mise en œuvre d’un « comité de gouvernance des données », qui remonte à 2012, initiative lancée en grandes pompes par la direction du GIT, sans concertation avec ses équipes et avortée dès les réunions de lancement faites, et la direction du GIT n’a plus jamais reparlé du sujet. Aujourd’hui, il sera également demandé au comité technique de se prononcer sur la constitution d’une « mission pour le pilotage des données ressources ». On voit clairement le lien avec l’échec du « comité de gouvernance des données » et avec 5 années d’absence de réelle prise en charge du sujet.
  • le remplacement de tous les écrans des ordinateurs du SDIS, initiative de fin 2016. Là aussi, on peut s’interroger sur les raisons qui, dans un contexte de recherche d’économies, ont amené la direction du GIT à prendre certaines décisions… Pourquoi acheter autant d’écrans pour ensuite les imposer à tout le monde alors que de nombreux agents étaient contents avec les modèles précédents ? Pourquoi avoir conjointement acheté des extensions de garantie alors que le GIT sait que les écrans plats sont très fiables, les précédents n’ayant presque pas connu de panne ? Et pourquoi payer une société pour faire le replacement de tous les écrans alors que des agents du GIT manquent d’occupation ?

Et pour finir, par un projet qui aurait du être mené par le GIT et sur lequel ce dernier n’a rien fait : qu’est devenu le projet d’entrepôt de données pour les statistiques opérationnelles ? La mission constituée en 2010 pour rédiger le SDACR manquait d’outils d’analyse statistiques de l’activité du SDIS, et un lot du projet CHEOPS, lancé en 2010, au moment du marché CHEOPS traitait spécifiquement ce problème. A cette époque, le GIT a fait en sorte de le reporter en raison d’une combinaison de ses trois excuses favorites (besoin mal exprimé, compliqué et pas les ressources).

Aujourd’hui le comité technique est également invité à se prononcer sur la constitution d’une autre mission pour la révision du SDACR. Comment accepter que 7 ans après, rien n’ait été ne serait-ce que commencé sur le sujet d’un entrepôt de données pour les statistiques opérationnelles, et que cette nouvelle mission SDACR doive se passer une nouvelle fois des outils qui lui faciliteraient la tâche ?

Les explications apportées par l’administration pour la constitution du pôle appui indiquent que cette dernière est consciente du dysfonctionnement du GIT, mais la proposition, qui consiste à éloigner le GIT (et le GADS) de la direction, et amènera à diluer les communications entre ces groupements et cette dernière, au lieu de les renforcer, nous font craindre un défaut de diagnostic quant aux causes de ce dysfonctionnement.

Pour la CFDT, une amélioration du fonctionnement du GIT passe par :

  • la désignation d’un véritable DSI, qui ne soit pas issu de la filière pompier, et qui ait au contraire une expérience et des compétences en gestion d’un éventail de projets, en méthodologie, en technique et en management et la capacité à établir et à communiquer une vision de l’avenir du SDIS en matière d’informatique et télécommunications
  • la clarification des missions du GIT, qui doit accompagner les groupements au lieu d’être un obstacle à la réalisation de leurs demandes, et ainsi retrouver la confiance des groupements et de la direction
  • la prise en charge des projets relatifs à l’informatique et aux télécommunications par le GIT, afin de lui rendre la responsabilité et la légitimité qui lui reviennent de par son rôle
  • une meilleure coordination des actions des différents groupements, et pas des seuls GADS et GIT

Les propositions de l’administration de création d’un pole « appui » et d’une mission « pilotage des données ressources » ne résoudront donc pas les problèmes actuels. Cela ne fera que créer deux emplois de direction supplémentaires et déposséder un peu plus le GIT des missions qui lui sont dévolues.

2 réflexions au sujet de « Déclaration CFDT au comité technique du 14 février 2017 »

  1. Gringo dit :

    Bien dit ! A diffuser comme information dans le SDIS.

    Répondre
    • Bureau dit :

      Il y a eu une diffusion par fax à tous les secrétariats et dans les panneaux d’affichage CFDT.

      Répondre

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